Café, sucre, cannabis … ces choses dont il est bon de se rappeler l’absence
Précisions sur les psychédéliques
Pour moi, tout est psychédélique car tout ce qui est interaction avec l’environnement suscite chez nous de nouvelles idées et fait poindre de nouveaux sentiments.
Ainsi je peux mettre dans la même catégorie : café, sucre et cannabis …
Mais aussi : nourriture, sport, musique (et médias en général : films, jeux, livres …), interactions sociales, alcool, LSD, psylos, travail(s), sommeil ou manque de sommeil, etc.
Des notions que j’élaborerais plus exhaustivement dans d’autres publications.
De plus, l’usage de certains psychédéliques n’est pas légal dans tous les pays, je ne le promeut pas.
Leur quantité fait leur dangerosité (ou leurs vertus).
Accoutumance
L’accoutumance à un psychédélique se produit lorsque les défenses du corps, mais aussi et surtout l’habitude, réduisent la perception de ses effets.
Ce mécanisme d’adaptation (et de maintien de l’état usuel de la conscience) a globalement des contreparties négatives sur le psychonaute (conscient ou non) :
- La quantité de psychédéliques devant être assimilée pour obtenir un même effet augmente,
- Les contreparties négatives de l’assimilation augmentent elles aussi dans le corps (rien est anodin),
- Sans rupture nette de l’assimilation dans le temps, on oublie les effets du psychédélique, on oublie comment notre pensée et nos actes sont orientés par lui.
Oubli des effets psychédéliques
La première fois qu’on boit un café, on est vraiment stimulé.
Progressivement, on peut être amené à en boire régulièrement et plus.
Alors je vis en permanence sous les effets du café, et je peux oublier des choses simples telles que la sensation de fatigue qui amène le dodo.
Ainsi j’épuise mon corps (qui sait sa fatiguqe), alors que mon mental stimulé à la sensation qu’on est forme, et m’empêche de dormir.
De plus le café a comme contrepartie négative (parmi d’autres ?) de vraiment sécher le corps.
Attiré par l’illusion de la sensation de repos, je continue à sécher et sécher mon corps, pouvant résulter en des affections et des maladies.
Je ne m’étendrais pas sur le sucre qui a de nombreuses contreparties négatives.
Pour le cannabis
Le cannabis, pour finir, a la capacité d’augmenter la sensibilité, la créativité car il stimule et accélère le flux des idées dans le cerveau (au détriment de la mémoire court-terme).
Bien que le pic ne dure pas, l’effet stimulant est plus long.
Toutefois on peut en faire rapidement abstraction par accoutumance au pic (qui nous fait nous croire sobre, alors qu’on est dans l’effet léger pendant encore parfois plusieurs jours).
Parmi les capacités du cannabis, il y a aussi la sédation, qui résulte en l’inattention portée aux émotions.
Aussi douloureuse soient les émotions, elles sont là pour une raison.
Les ignorer ce n’est pas les faire disparaître :
Elles vont forcément ressurgir, accumulées, avec des effets encore plus dévastateurs.
Si l’on en prend pas conscience, le mal-être ignoré va sortir du domaine purement émotionnel et impacter le corps.
Une consommation régulière de cannabis c’est aussi parfois se laisser happer par les idées, si fascinantes, et mettre de côté d’autres signaux (parfois vitaux) du complexe corps-esprit-âme.
Comme le dit Jodorowsky dans son interview Psychomagie, ce n’est pas sain de vivre en permanence sous sédatif.
Se souvenir de qui on est
L’addiction est une fuite.
Qui résout ses problèmes sans les regarder en face ? Personne.
Si je choisis un psychédélique et le devient par habitude, je me perds et deviens [moi et le modificateur].
Cela peut être une expérience de vie …
Oublier les effets du psychédélique, c’est s’oublier soi.
Comme dit plus haut, le corps sait mieux que les habitudes qui rassurent.
Le réveil
Arrêter peut être effrayant.
On a l’impression que sans le stimulant/psychédélique, nous ne sommes plus capables de mener notre vie.
C’est peut-être vrai.
Mais tout bon psychonaute (tout le monde, qui se sait ou non) doit savoir se trouver bien seul avec lui-même, dans sa plus pure nature de convecteur d’idées/émotions.
Ainsi, loin d’être une peine, la période sans est aussi une expérience psychédélique.
De plus, l’utilisation ponctuelle permet des extases que l’utilisation régulière ne permet plus, faute à l’accoutumance.
Toute vertu est fondée sur la mesure. Sénèque